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The Wave

La nouvelle vague du webzine musical

La musique vue différemment


Pourquoi on croit au retour de Coldplay

Publié par Elodie et Roro sur 8 Mars 2014, 14:12pm

Pourquoi on croit au retour de Coldplay

Le 19 mai prochain, la scène musicale internationale et anglaise fêtera le grand retour d'un des groupes britanniques les plus populaires de ces dernières années : Coldplay. Dirigé par le leader charismatique et médiatique Chris Martin, le groupe compose depuis 1996 une pop très planante, aux sonorités un peu lointaines, et il plane dans chaque album de Coldplay un étrange fantôme de nostalgie. C'est d'ailleurs pour ça qu'on les aime le plus, ici, à The Wave : leur capacité à délivrer des mélodies progressives, pas forcément taillées pour les radios ou les boîtes de nuit. Oui, autrement dit, on préfère largement leur deux premiers albums, sur lesquels trônaient des titres importants comme "Clock", "The Scientist" ou le magnifique "Trouble", qu'on vous fait partager tout de suite.

Ca fonctionne toujours aussi bien, non ?

L'album Parachutes duquel est extrait ce titre aura marqué la consécration pour Coldplay après quelques tâtonnements via des EPs et une signature avec le label Parlophone. L'album, sorti au début des années 2000, bénéficie d'une grande portée de diffusion, notamment via la chaîne MTV. 40 000 albums vendus lors du lancement, plus d'1,6 millions de copies écoulées au Royaume-Uni, et une critique française dithyrambique achèvent de parachuter (vous avez vu, je suis fort, hein ?) Coldplay en nouveau chantre de la britpop.

Octobre 2001, nouveau coup de maître, le groupe ne compte pas se reposer de sitôt puisqu'il sort en fanfare son deuxième album "A rush of Blood to the Head", considéré par certains comme le meilleur opus du groupe. Nous, on est fans de "In My Place", parce qu'on y retrouve des sonorités un peu rock, et une certaine mélancolie, et ça, on adore.

Guitare tranchante, mélodie simple mais efficace, la recette fonctionne encore mieux qu'avant, ce qui leur vaut 4 Grammy Awards et un Brit Award dès 2003. C'est d'ailleurs à partir de cette époque que Coldplay enchaîne les nombreuses tournées et l'engagement pour des oeuvres caritatives comme Future Forests.

Forts de ce succès considérable, Coldplay enchaîne avec un troisième album en 2005, "X&Y", considéré par certains comme le coup d'arrêt d'une imspiration fleuve. On y retrouve une tendance un peu plus molle qu'avant, moins inspirée durant les 13 titres qui le composent, malgré certains coups de génie notables comme "Talk". Dommage qu'il faille éliminer la plupart des autres titres, qui ne marquent pas vraiment les esprits. C'est à partir de cette époque qu'on commence à se poser des questions : les deux premiers albums n'étaient-ils qu'un coup de chance ? Apparemment non, puisqu'il est sacré comme étant l'album le plus vendu de l'année, avec 8,5 millions d'exemplaires écoulés dans le monde. Comme quoi certains virages peuvent payer. Pas pour les fans de la première heure, mais pour les autres, beaucoup plus nombreux... et voraces.

On aura vite fait de trouver mieux en matière de clip. Qui a dit Woodkid ?

Chris Martin le sait, s'il ne veut pas lasser, il va devoir se sortir un peu les doigts. La preuve arrive en 2008, trois ans après son précédent coup de mou, et va tout bouleverser. Cet album, vous le connaissez, vous l'avez forcément déjà entendu sur toutes les radios du monde : "Viva la Vida" est né.

Dans cet opus, on l'avoue, on se sent un peu perdus. Le groupe a gagné en variété ce qu'il a perdu en exception : des sonorités plus éclectiques, des rythmes plus mainstream et des orchestrations qui vont piocher un peu partout, notamment dans les cordes (comme c'est le cas pour le single éponyme de l'album). Un album qui est accueilli par des critiques plus positives, même si certaines d'entre elles restent partagées. On ne parle pas encore de sacrifice sur l'autel du commercial, même si le groupe en prend clairement la direction, en essayant des duos audacieux avec Jay-Z sur "Lost+", sorti sur l'édition "Prospect March" de l'album. On y découvre tout de même certains titres très foisonnants, comme le flamboyant et électrique "Violet Hill", ou Martin se pose fièrement entre les sonorités planantes d'un Gilmour et celles, plus rocailleuses, d'un Clapton sur le retour.

Pas notre préférée du groupe, mais l'une de celles qui passent le plus sur l'album. Non parce que Viva la Vida, on en peut plus, vraiment.

On en arrive au point de non retour, au sujet qui fâchera certains et en fera acquiescer d'autres, je veux bien sûr parler de l'étonnant et détonnant tournant musical de Coldplay en 2011 : "Mylo Xyloto" (vade retro satanas !). C'est clairement l'album qui a fâché les fans de la première heure : un appel criant de Chris Martin à imposer du rythme et de la pop acidulée à son répertoire, pour satisfaire les festivals et remonter en tête des groupes qui bougent. Leur transformation n'est pas que musicale (avec notamment une certaine répétitivité dans la majorité des morceaux, sacrifiés sur l'autel du rythme et du "jump around effect" caractéristique de beaucoup d'artistes pop qui veulent tenter de créer des morceaux un peu dancefloor) : elle est aussi scénique, avec une multiplication des effets, des flashs, lumières, et des effets pyrotechniques teintés de couleurs flashys et électriques. Coldplay gagne des fans, mais perd un peu d'âme.

Jusqu'à quand ?

La preuve avec ce live de "Every Teardrop is a Waterfall" à Paris, en 2012. Oui, hein ?

Un feat avec Rihanna et quelques gueulardises électro plus tard, une question se pose : a t'on définitivement perdu le vrai sel qui fondait le talent et la diversité de Coldplay ? C'est l'avis des critiques beaucoup plus partagées qui nous fait dire que c'est effectivement le cas, certains qualifiant cet opus de "déroute musicale, ou l'on reconnaît ça et là la patte du groupe, mais ou l'on remarque surtout qu'il se perd en expérimentations".

On approuve un peu ce commentaire, parce qu'au fond, on apprécie leur essence, et on est quand même témoins d'un succès qui ne cesse de grandir au fil des ans. Mais on attendait un vent de fraîcheur, un retour à cette mélancolie, cette nostalgie salvatrice qui composait le canevas de leurs premiers faits d'armes.

La providence a parlé il y a quelques jours, via la publication sur le net d'un premier single de leur prochain album qui portera le doux nom de "Ghost Stories". Un hasard ? Peut être pas, tant les heureux fantômes du passé viennent de nouveau hanter "Magic", qui balance entre sonorités évasives et envolées castratrices mais inspirées. Peut être le signe d'un compromis, et l'aveu de Chris Martin de vouloir retrouver le chemin de ses premiers succès.

Progressif, hanté, lyrique, ce titre a tout du retour aux sources. Et on aime !

Après avoir écouté ce titre, on avoue qu'on croit dur comme fer à un véritable retour aux origines du groupe, un minimalisme très travaillé et perfectionniste dans l'âme. L'album, qui sortira le 19 mai prochain, sera composé de seulement 9 pistes, et promet en tout cas un virage bien plus radical que les autres. Un virage que l'on se prend à rêver fou, osé et ne tenant pas une seule seconde compte de ce que les radios et les jumpers préfèrent. L'exemple parfait, encore plus dépouillé mais un peu plus électro, de ce coup (de maître ?) musical ? Le titre "Midnight", dévoilé en février dernier, qui se perd dans l'espace et dans le temps, via un clip en négatif un peu torturé, mais sacrément ambitieux.

On y croit vraiment.

Vous avez compris qu'ici, à The Wave, on fonde beaucoup d'espoirs sur ce nouvel opus d'un des groupes les plus hypes du moment. Utilisés dans un nombre incalculable de séries et de films, les titres de Coldplay se suivent mais, au moins, ne se ressemblent pas. Espérons que les 9 qui vont composer le prochain chapitre permettent au groupe de retrouver un peu leurs esprits et que les fantômes d'un passé trop calibré et redondant soient effectivement loin derrière, perdu entre les ombres d'un sacrifice musical nécessaire pour s'étendre, et aller plus loin.

Si c'est le cas, alors on dit "En voiture simone !".

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