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The Wave

La nouvelle vague du webzine musical

La musique vue différemment


No Freedom

Publié par Rom et Élodie sur 17 Mars 2013, 20:25pm

Catégories : #on the road

 

Qu'est ce que la liberté au fond ? Liberté de quoi ? De qui ? Personne ne connaît vraiment toutes les libertés possibles, mais nous en avons pris une aujourd'hui. Celle de mettre quelques mots sur une mélodie. C'est une nouvelle rubrique qui s'intitule On The Road. Chaque semaine, une chanson star, une confrontation de textes, et pour finir une playlist spéciale. A vous de choisir la partie que vous préférez. Aujourd'hui, en tout cas, la chanson star est donc "No Freedom" de Dido. En route ! 

No Freedom

Les lignes blanches

 

La nuit enveloppe l’alentour. Je n’ai guère envie de bouger. Tout semble flou, l’alcool me monte à la tête comme l’écume d’une vague, et la chaleur m’envahit. Une chaleur que je ne pensais jamais connaître un jour. Le siège de la voiture me fait un peu mal au dos. Je me rends compte que je suis avachi, alors je me redresse. L’air en vient à manquer dans l’habitacle. J’ouvre la portière, aussi délicatement que possible, et contemple le désert vide de tout scrupule. La ligne d’horizon est absente, et le ciel est d’un noir aussi profond que les ténèbres. Le temps semble s’être arrêté. Hier était sûrement un jour comme tous les autres. Respirer les mêmes odeurs, faire les mêmes gestes insensés. Croire que nous sommes tous différents alors que nos chemins se rassemblent à la fin. Se rendre compte que la vie est un purgatoire, et que le whisky est un calmant plus efficace que tous ceux qu’on peut trouver dans les pharmacies de quartier. Moi aussi, j’ai parcouru le chemin de tous les autres. J’ai embrassé la peau de beaucoup de femmes, partagé leurs ébats et fait s’envoler leur rire dans le vent du soir. Mais aujourd’hui est un jour spécial. Aujourd’hui, j’ai 40 ans, et je fais le bilan de ce qui se dresse sous ces cheveux drus et noirs qui m’ont accompagné toute ma jeunesse, et qui commencent à blanchir dangereusement. N’importe ou que j’aille, le temps me rattrape, et toute fuite est impossible.

Alors j’ai voulu rouler. Pour toute lumière blanche au bout d’un long tunnel, il n’y avait que celle de mes phares sur une route droite et déserte. J’ai traversé maintes villes déjà, celles qui respiraient la vie et les autres qui mourraient peu à peu. J’ai vu se dessiner des formes dans les lampadaires des autoroutes, et mes doutes percer le silence. Je me disais que jamais je ne reviendrais vivre la vie que je mène maintenant. Que mes amis m’oublieraient bien vite. L’homme est fou par nature, mais cette folie nous consume. Tout est brumeux, la terre s’étire sous mes pas. Je fais quelques pas, mes chaussures sur le sol font décoller la poussière du chemin. Cette vie, je la ressens sans qu’elle ne m’appartienne jamais.

Mais ce désir de liberté qui nous tiraille n’est rien de plus qu’une piètre illusion. Nous sommes déjà libres, libres d’être nous même. Je pense que cette route, je vais l’arpenter encore un bon moment. Et même si l’on ne sait pas ou elle nous mène, c’est ce qui se rapproche le plus de la liberté. J’ai encore envie de croire en aujourd’hui, alors que demain se profile déjà. Tu me fais signe de revenir vers toi. On change de place, tu prends le volant et c’est reparti pour un tour. Le décor ne se souviendra pas de notre présence lorsque nous l’aurons quitté, car la nature n’a pas de mémoire. Alors que je vois déjà le soleil se pointer à l’horizon et nous dessiner un lendemain plein de promesses, je n’ai pas besoin de me tourner vers le ciel pour apercevoir notre nouvel éden. Il est là, entre ces lignes blanches, et il nous attend de pied ferme. La folie, nous l’avons encore en nous, et c’est ce qui nous rend si vivants.

 

Demain est déjà aujourd’hui, et désormais je n’ai plus peur de ce qui nous attends. L’alcool se dissipe peu à peu, alors que l’avenir nous rattrape. Et lorsque l’horloge de nos vies s’arrêtera, j’espère que la petite et la grande aiguille se retrouveront, à nouveau, côte à côte.

RB

 

Je le vois se lever, je ne sais pas quelle heure il est. C'est étrange quand les heures se détachent et que l'on perd la notion du temps. Il a dit qu'aujourd'hui il m'emmènerait loin avec lui. Je reste avec lui pour le rêve, pour l'attente, l'envie. Il a cet incroyable façon de parler, de m'emmener avec lui. Il est une illusion.
Il voit que je suis réveillée et met le vinyle sur le tourne-disque. Je souris. Il ne me voit pas et met son costard. Puis il vient m'embrasser et part au travail. Je me met debout sur le lit et ferme les yeux. Je suis partie. Ca y est je suis loin, bande de tocards.
Balcon, terrasse. New-York s'exhibe devant moi. L'horizon se détache peu à peu du soleil. J'allume une cigarette. Parfait petit-déjeuner.
Elisa a appelé, elle devait venir manger mais elle préfère aller voir son amant, déjeuner plus excitant. Je ne vais pas manger, fumer sera ma seule nourriture.
J'ai passé l'après-midi à regarder des séries. J'aimerai que la vie en soit une.
Il m'a appelé pour que je le rejoigne au restaurant. Dîner romantique. Robe rouge.
Il m'a rappelé pour annuler, trop de boulot, il rentre vers minuit.
J'ai fait ma valise.
J'ai jeté mon téléphone.
Je suis dans l'avion.
Ailleurs inconnu.
Je suis libre.

EP

No Freedom

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